mardi 14 décembre 2010

Afrique Adieu, belle Africa....

La boucle est bouclée, ou presque...ce post est le dernier! Voici donc nos dernières nouvelles...via internet car elles seront sans doutes nombreuses et plus complètes de retour au pays.



Nous avons été déguster un festin chez notre cher jardinier Négué, en compagnie de toute sa famille. Le repas a été très copieux, sa femme nous ayant préparé 2 lapins, 1kg de spaghettis, et un autre de riz...pour 4 personnes. Le tout arrosé de bières. Malgré nos efforts il en est resté mais Négué a mis du coeur à l'ouvrage engloutissant assiette après assiette sous nos yeux ébahis. Il a mangé autant que nous trois, vraiment impressionnant!

 Nous sommes ensuite partis visiter ses champs en brousse, où il a aussi quelques porc dans une belle porcherie... très moderne. Ses cochons sont gardés par un jeunes qui habite en permanence en brousse, sans eau ni electricité ni même compagnie. Sa vie se résume donc à attendre!



Claire arrosant le champ de Négué (pour la photo bien sûr)


Jean attendant que le champ soit arrosé (pas pour la photo, bien sûr)


Nous quittons le maraîchage de Kadiolo dans un état impécable. Les femmes (et leurs enfants) ont vraiment bien travaillé et la récolte s'annonce bien.


Cours de préparation de nems, à la mode malienne, chez Bi.


Geo et son nem, toute une histoire!


Geo et Jean sont allés rendre visite à un ami Harouna qui est instituteur dans un village au fin fond du Mali, Dialacorosso. Pour l'occasion, les cours de la matinée ont été annulé et nous avons eu droit à tous les honneurs.



Dans la chambre d'Harouna, dans une maison en terre, sans eau ni électricité.


Le bouquet final. Le groupe des vieux du Village qui forme un "grain". Ils se retrouvent tous les jours, au même endroit, pour faire la même chose: se raconter ce qu'ils se sont dit la veille, en prenant le thé. La vie est si palpitante quand on est vieux (à Kadiolo)!

Pour finir sur une note joyeuse, on espère tous vous retrouver bien vite dans le froid. Nous seront vous tenir chaud avec nos histoires! Préparez le fromage et la charcuterie, on débarque! (n'oubliez pas le vin)

mercredi 8 décembre 2010

Un beau Foyer des Jeunes tout neuf!

Notre mission touche à sa fin, nous commencons à réparer notre départ... Dans une semaine nous serons déjà sur la route pour rentrer à Bamako.

La mission rénovation du Foyer des Jeunes est remplie! Tous les travaux sont finis avec un mois d'avance! Il ne reste plus qu'à installer le matériel, les bancs, les chaises et s'occuper de la déco...

Voici en exclusivité les photos du Foyer des Jeunes tout beau, tout propre!
l'entrée et les toilettes

une belle allée en béton!

le hangar où les jeunes pourront se retrouver pour des activités tout au long de la journée

les bancs en pierre où les vieux se retrouveront pour le "grain"


bon d'accord, il reste encore le nettoyage....


dimanche 5 décembre 2010

les globe trotteurs sont de retour....

Après cette première tentative avortée pour cause de manque de préparation (dixit Fofana de retour au pays), ou par manque d'argent tout simplement...nous sommes repartis et...revenus!

Lundi

Notre accadiane a repris la piste et nous a ramené à ce poste frontière. On pensait avoir tout vu mais quand ils ont demandé le permis de conduire, on a vu, à la tête de Fofana, que le feuilleton continuait. Le portefeuille étant resté à Kadiolo. Comme ici tout négocie, Fofana a acheté un "permis à la journée", document administratif créé, à l'occasion, par nos chers policiers.

Arrivés à Bobo Dioulasso (2ème plus grosse ville du Burkina) en milieu d'aprem on s'est jetés sur un steak de zébu, sauce roquefort pour Geo, et 3 poivres pour Jean. Le tout avec des frites et de la bière. Claire prenant des haricots verts, pour garder la ligne. Et quelle ligne!

Visite d'une unité de transformation de karité qui travaille en collaboration avec l'Occitane. Le karité est une graine qui donne de l'huile et du beurre, utilisés dans les cosmétiques.

On a trainé Fofana (musulman) dans un restaurant tenu par des soeurs. Là aussi nous avons festoyé. La cerise sur le gâteau au moment du dessert, l'Ave Maria chanté par les soeurs qui se mettent entre les tables des convives.

Mardi

Petit déjeuner gastronomique à La Bonne Miche (omelette, jus, croissant, pain, thé...). Si on parle autant de bouffe c'est que la gastronomie française nous manque sérieusement. Et nous voilà repartis sur les routes en direction de Koudougou. On est logés dans une maison tenue par une association française qui travaille dans la spiruline (algue nutritive, copine du moringa).
L'après midi rendez vous avec l'association Jardins de Monde qui prépare des médicaments à base de plantes notamment du moringa. Nous échangeons et apprenons beaucoup de choses.

Mercredi

Départ aux aurores pour visiter le maraîchage de JdM ainsi que leur statuion de séchage. Nous nous rendons ensuite dans un orphelinat qui transforme du moringa en poudre pour lutter contre la malnutrition de leurs enfants. Après midi visite d'une unité de transformation du karité au fin fond de la jungle burkinabaise, pas loin du Gahna. Nuit au même endroit.

Jeudi

Commence les ennuis mécaniques de notre chère compagne. Le départ est donc décalé. Arrivés à 10km de Bobo (Dioulasso pour ceux qui suivent), la voiture ralentit et commence un petit caprice. On reste 5h sur le bord de la route à attendre un mécano qui finit par arriver et termine les réparation à la lumière de la frontale. Après avoir payé plus que nécessaire on se rattrape autour d'un nouveau steak de zébu (sauce bourguignonne) et on reste coucher une nuit de plus à Bobo.

Vendredi

On retrouve nos pénates à Kadiolo et ca sent la maison. Qui l'aurait cru?
On reprend nos activité de médiathèque, de repos et....de repos jusqu'à la fin de la semaine.
Les élections de Côte d'Ivoire (nous ne sommes qu'à une dizaine de km) inquiètent tout le monde ici. L'économie dépend entièrement de ce pays mais les frontières sont fermées.

on vous embrasse tous bien fort!













samedi 27 novembre 2010

Suite de nos aventures palpitantes sous le soleil, et la chaleur, du Mali.
Tout d'abord, nous avons fêté l'anniversaire de Claire autour d'un festin royal. Au menu: chips à la crevette, nems, raviolis de viande, frites, salade, bananes fries mais surtout..... gâteaux aux amandes et au CHOCOLAT!!!!
Ce qui a valu à Claire une bonne indigestion!!! Parfait pour prendre la route direction le Burkina dès le lendemain matin....

Dès 6h du matin, notre fine équipe était sur le pieds de guerre, prête à partir... à part Claire, pliée en deux par un mal de ventre terrible. Dans une bonne ambiance, malgré l'état de la route, jalonée de "nids de poule", la voiture avance jusqu'à Sikasso, puis arrive à la frontière....
Nous avions l'intention de faire nos visas sur place, mais là surprise, le prix initialement prévu a été multiplié par 9 suite à une loi passée le 1er juillet 2010, sans que nous soyons avertis. Après 1 heure de négocation, nous nous sommes bien rendus compte que nous étions arrivés au "pays des hommes intègres"... Impossible de baisser le prix, très frustant lorsqu'on a pris l'habitude de tout négocier!

Nous sommes donc retournés sur nos pas...

Mais cependant, nous avons profité de cette péripétie pour visiter un peu la région de Sikasso et notamment les "fameuses" chutes de Farako. Très puissantes en périodes d'hivernage. C'est une parfaite halte pour reposer la voiture,

 et se rafraîchir un peu....


 certains s'amusent à jouer à cache-cache dans les creuvasses

Ensuite, nous avons visité la SEULE usine de fabrication de thé du Mali. Un paradoxe, lorsqu'on sait l'importance du thé chez les maliens. Ils en boivent tout au long de la journée et sa préparation est une vraie cérémonie.


De retour à Kadiolo, nous nous sommes tout de suite remis au travail pour préparer notre "VRAI" départ pour le Burkina.... Prévu lundi pour une durée de quatre jours.

Aussi, nous avons pu profiter d'une manifestaion à la mairie lors de la visite d'un haut fonctionnaire de l'état pour découvrir le folklore malien:

Le chasseur malien dans son costume d'apparat


Les musiciens et danseuses en pleine démonstration,

Les balafons, instrument phare du folklore. Cela ressemble un peu à un xylophone ou un piano...


Les masques Dogons et leurs danses très rythmées,

riches en couleurs...


entrainées par le son du tambour traditionnel



jeudi 18 novembre 2010

Grande fête du Tabaski

Après une (trop) longue pause nous reprenons notre plume. Depuis notre dernier post il s'est passé pas mal de choses en plus de notre vie quotidienne qui se poursuit tranquilement. Les semaines défilent maintenant plus vite que prévues même si paradoxalement nos journées ne sont pas aussi remplies que nous le souhaiterions. Voici donc la suite de notre feuilleton malien, avec les mêmes personnages...le scénario est palpitant!



 Jean et Geo à la pépinière. Il a fallu essayer une nouvelle technique d'arrosage pour nos pieds de moringa. Le principe est simple (en théorie) car il suffit de mettre en terre des chaussettes en plastique qui ont de petits trous. C'est une sorte de goutte à goutte. En pratique on a vite déchanté car creuser des trous d'1 mètre de profondeur s'avère compliqué et très vite pénible. Ils ont l'air si contents...

 Pour notre sensibilisation au moringa (décidemment encore lui) on partage chaque semaine un déjeuner avec des mendiants. Notre cuisinière, madame Bi, leur prépare environ 10kg de riz et une sauce avec un peu de viande et beaucoup de moringa. Bon, comme présenté là, ça a pas l'air très ragoutant mais pourtant...ça nourrit dirons nous!
 Eux en tout car apprécient et le plat revient vide à chaque fois. Ici pas de fourchettes ou de baguettes, on en met plein dans sa main et on fait une boulette qu'on jette dans la bouche. Au début on était assez réservés mais manger salement devient toujours un jeu drôle, alors on s'y est mis. On leur a aussi appris à se laver les main avant de manger surtout pour eux qui trainent dans la rue toute la journée.

 Après le saladier de riz, vient le temps des surprises et des cadeaux: les bonbons. Tout le monde en ligne et chacun le sien. Il y a des moments où on se sent si populaire, on vous promet!

 Groupe de mendiants rassasiés et contents de ce moment partagé. Ils sont envoyés par leur parents (pour ceux qui en ont), dans une école coranique où des maîtres leur enseignent les écritures. En contre partie ils doivent mendier toute la journée et payer un forfait journalier qui doit servir à les "nourrir". Comme il n'est pas toujours facile de trouver la somme réclamée, malheureusement certains volent. Triste jeunesse pour de si beaux sourires. Ce sont toujours des moments fort que nous partageons avec ces enfants.

Samedi dernier, avec le coordinateur de Binkad, Yaya Fofana, et son épouse nous avons fait un petit tour en voiture. Nous avons donc embarqué dans la Diane floquée du logo de l'association Binkad. Direction Zégoua à environ 13 km de Kadiolo soit environ 30 min de piste. Là-bas visite du marché qui est bondé à la veille de la fête du Tabaski. Chacun achète les condiments dont il aura besoin, des légumes, de nouveaux habits pour les enfants...Ici un vendeur bien particulier qui proposait des "tours de magie" pour attirer le passant. A noter les odeurs de poissons (péché il y a dix jours dans la mare du coin et cuit il y en a cinq) à vous faire ressortir votre déjeuner.La mer est loin et ça se sent!



N'étant pas loin de la frontière avec la Côte d'Ivoire, on s'est permis une petite virée dans ce nouveau pays. Malgré des élections en cours le pays est relativement calme. Pour passer la frontière sans encombre, on se fait accompagner d'un livreur de pain qui effectue le trajet tous les jours. Au poste frontière, on paie 1000 Francs CFA (1,4 euros) de passe-droit et on donne une baguette au douanier, en marcel, pantalon de treillis et tong, qui illumine de son charisme et de son autorité cette zone dangereuse...
De l'autre côté, le village est assez semblable à ce que nous connaissons chez nous. Au retour nous prenons le panneau d'entrée au Mali...sans commentaire.

On rédecouvre ce qui pourtant, en France, fait partie de notre quotidien: le goudron. En effet à Kadiolo et dans les villages alentours, point de tout cela, seulement du sable rouge. On retouche donc cette asphalte quittée le 23 septembre. On survit bien, rassurez-vous, mais le plaisir est là et le confort en voiture aussi!


Claire avec les jeunes qui tiennent la boulangerie pour laquelle nous avons livré du pain.


 Voici une des nombreuses boucheries de Kadiolo. Ici pas d'air climatisé ou de vitrines rafraîchies où la viande se repose en attendant le client. Non, le stand est en plein air, au soleil, ce qui permet à la viande de commencer à cuire sous le regard des mouches. La découpe se fait en direct et le coup de couteau est artistique. En fait c'est le genre de choses qu'il vaut mieux découvrir à la fin de son séjour; surtout quand on vous a servi de la viande à chaque repas. Perdu! Ah oui, ici le boucher n'est pas moustachu mais c'est pas pour ca qu'on viendra l'embêter. Tant il a l'air chaleureux et accueillant!




Le grand jour est enfin arrivé: la fête du Tabaski ou encore fête du mouton ou encore de l'aïd el Kebir.
C'est le grand évènement du calendrier musulman plus important encore que la fin du Ramadan. C'est l'occasion pour les familles de se réunir et de partager ensemble un bon repas. Ensuite on se souhaite la bonne année puis on la souhaite aux voisins, aux voisines, au préfet, au maire, au chef de village, de quartier, au député, au président de conseil de cercle....vous connaissez la musique. Aux mêmes personnes que nous sommes allés rencontrer au début de notre séjour. 
Pour être dans le ton, Fofana nous a prêté des tenues traditionnelles en bazin.Photo à notre hôtel avant le départ pour la prière.



On a décidé que cette fête ne serait LA fête que si nous suivions toutes les étapes et rites prévus. Jean et Geo se sont donc rendus à la prière (sur une place déjà en plein soleil) pour 45min de proclamation en arabe et en musulman par un imam en grande forme. Et bien sûr nous avons imité tous leurs gestes, inclinaisons et proternations sur les petits tapis apportés pour l'occasion. On a dû en faire rire certains!
Claire, n'étant pas encore ménauposée, n'a pu se rendre à ce rassemblement.

S'il y en a bien un pour qui la fête est peu courte c'est bien notre regretté ami le mouton. Après l'avoir chéri quelques temps il est temps de passer aux choses sérieuses. Sékou le porte car notre condamné à mort ne veut plus marcher...


Fofana, en tant que chef de famille, a l'immense honneur de lui trancher la gorge. Il s'attèle à l'ouvrage et en 2min chrono il a rejoint le paradis des moutons. Une vidéo de la scène a été prise, mais pour ne pas effrayer le peu de visiteurs qui nous lisent encore, elle ne sera montrée qu'en France. Il ne s'agit pas en tous cas d'un modèle de protection animale. Pas toujours très drôle d'être mouton au Mali.


Il ne faut rien perdre du mouton et absolument tout sera mangé. Pour preuve les intestins et l'estomac seront vidés (vomi vert sur le devant de l'image) lavé puis cuisinés avec amour. Il paraît que c'est très bon; on les a crus sur parole!



Jean et son boubou!



Geoffroy et Fofana...en boubou!



Photo chez la famille Touré lors d'une de nos visites de salutations. Tout le monde est sur son 31. On est ensuite restés, jour de fête oblige, à regarder des films chinois d'arts martiaux avachis sur des matelas dehors...